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  • : Site comprenant des comptes-rendus de lectures de livres: recueils de poésie, de nouvelles, romans, essais. Et diverses informations sur la vie littéraire.
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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 19:09
Annie Ernaux :
« Les années » ou quand une femme regarde en elle pour y retrouver le monde

L’œuvre d’Annie Ernaux, depuis « Les Armoires vides » (1974), est construite sur les épisodes et les personnages marquants de sa vie. « Les années » (publié chez Gallimard et qui vient d’être repris en Folio) n’échappe pas à cette autofiction, mais avec une ambition plus vaste, puisque le livre couvre toute l’ère d’une existence, de l’après-guerre à aujourd’hui.
Partant de quelques photos d’elle à différentes époques de sa vie et qui jalonnent son récit, l’auteure n’a cependant pas pour dessein de se raconter, mais bien de raconter une époque, de retrouver la mémoire collective dans une mémoire individuelle. Son autobiographie s’articule autour de moments qui font dates - 1968, 1981, la chute du mur de Berlin, le 11 septembre 2001, etc. - et de leurs répercussions à la fois dans sa vie intime et dans la vie de tous.
J’avoue que ce livre compte parmi ceux qui m’auront procuré le plus de plaisir depuis fort longtemps. Question de génération peut-être, puisque il s’agit d’une traversée d’une partie du siècle précédent correspondant à peu près à celle que j’ai effectuée, et qu’elle suscite chez moi bien des réminiscences…
J’aime ce livre pour la justesse des annotations, et l’art consommé de bien choisir les « marqueurs d’époque ». Pour provoquer l’immersion dans les images de la mémoire, la restitution des atmosphères, des arrière-pays, le réveil de tout un monde de connotations, de non-dits, qui caractérisent une période et par lesquels elle s’incarne.

 

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 12:39

Une lecture de Jacqueline Saint-JeanDSCF5591_Crop4---Copie.jpg

« La Balade de l’Escargot » de Michel Baglin

A travers la première personne, nous entrons dans la conscience tourmentée du narrateur, architecte dont « la vie s’effiloche par tous les bouts », réfugié dans la double coquille de son camping-car et du silence. Très subtilement menée, l’intrigue diffuse ses révélations successives, sans artifices, avec un naturel confondant, imbrique les histoires les-unes dans les autres, tisse la toile des épreuves partagées.

 

Un titre qui surprend, atypique, un peu décalé, avec son air flâneur, inoffensif.
Mais qui active ses pouvoirs symboliques : un peu lunaire, un peu lent, l’escargot peut rester dans sa coquille, ou en sortir, il est fragile, on peut l’écraser, mais il a des antennes, annonce cycles et régénération possible. Il donne la couleur du personnage et du récit. Peut-être aussi refuse-t-il les accrochages et codages sanglants du genre ?
A travers la première personne, nous entrons dans la conscience tourmentée du narrateur, architecte dont « la vie s’effiloche par tous les bouts », réfugié dans la double coquille de son camping-car et du silence où sa vie s’est enfermée depuis les drames professionnels et familiaux qui le minent. En proie aux remous de mémoire, entre prostration et colère, solitude et besoin de l’autre, il s’enfonce dans une errance à travers les marges, dépôts désaffectés, hangars coupe gorges, canal boueux vidé, y rencontre des êtres à la dérive, abîmés par la vie, squatters, prostituées, skins, camés, parfois pris dans une spirale terrible de violence ou d’auto - destruction, mais aussi parfois toujours solidaires comme Mamadou.
C’est à travers ces rencontres humaines fortes qu’il pourra changer, sortir de lui-même, réagir, enquêter sur le viol de sa fille, commencer peut-être à renaître.


Très subtilement menée, l’intrigue diffuse ses révélations successives, sans artifices, avec un naturel confondant, imbrique les histoires les-unes dans les autres, tisse la toile des épreuves partagées. Portraits et dialogues sonnent très juste. Ainsi les vieux joueurs de belote, avec leurs rires, leur pain frotté d’ail, leurs bérets, leurs chicots… criants de vérité. Dès les premières pages, on sent ce regard de l’auteur, ouvert aux passants de la nuit perdus dans leurs mauvais rêves. Une attention aiguë au réel, bienveillante, parfois souriante, mais lucide.
Roman d’une émouvante humanité. Entre dérive et révolte, tendresse et violence, les liens humains retrouvent un peu de douceur, de fraternité. Seul le havre chaleureux du bistrot de Marinette luit comme un ilot nostalgique dans la détresse ambiante. Qu’il soit un peu suranné en dit long… Au-delà, le récit nous interroge aussi sur la normalité, l’adaptation à ce temps de prédateurs.
Mais sans illusion, car toutes les blessures ne se referment pas, comme en témoigne le final. La jungle est toujours là, et le malheur, qui engendrent le pire. Et n’importe qui peut s’y perdre. Rien ici de manichéen, les personnages oscillant peu ou prou du meilleur au pire.
Mais au détour d’un dialogue, d’un prénom (Floréal), d’un silence, d’un air de fête ou d’un paysage, une aura de nostalgie baigne le récit : « C’est poignant la mer » dit Sandrine. « Comme un grand regret ».
Comme un autre horizon, une autre vie possible…

Jacqueline Saint-Jean




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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 19:14

Michel Baglin

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« L’Alcool des vents » réédité

Mon recueil, « L’Alcool des vents » a été publié en 2003 par le Cherche-Midi éd. et très vite épuisé. Rhubarbe vient de le rééditer dans une nouvelle livrée ou, plutôt, dans un nouveau flacon.

Vous en prendrez bien un petit verre ?


 

Alcool

Avec « Les Mains nues » (L’Age d’Homme, 1988), cet «Alcool des vents » est mon recueil qui a été le mieux reçu et s’est en conséquence le mieux vendu en librairie.

Il est vrai qu’il a fait l’objet de plusieurs spectacles. Dont le dernier est celui du poète et chanteur Bruno Ruiz qui l’a mis en voix et en musique pour le présenter au Festival de Montesquiou (Gers) dont j’étais l’invité en 2009. Ce très beau spectacle vient d’être redonné à la Cave Poésie de Toulouse durant deux soirées qui ont remporté un vif succès.


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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 16:27

Marc Alyn

« Anthologie poétique amoureuse »

Une lecture de Bernard MazoALYN-M-Vignette.jpg

 

Marc Alyn est né en 1937 à Reims. A dix-sept ans, il crée la revue Terre de Feu, où il publie « Liberté de voir ». « Le Temps des autres » lui vaut en 1957 le Prix Max Jacob. Après la guerre d’Algérie, il écrit dans Arts, Le Figaro littéraire et fonde la collection Poésie/Flammarion. « Nuit majeure » paraît en 1968 et « Infini au-delà » en 1972 (Prix Apollinaire). Essais sur Mauriac, Dylan Thomas, André de Richaud, Norge, Nerval, Lawrence Durrell, La Nouvelle Poésie française… Voyages en Orient.

Volontairement éloigné de la vie littéraire durant de longues années, à Uzès (Gard), il ne revient à Paris qu’en 1987, publiant sa trilogie « Les Alphabets du Feu », couronnée par le Grand Prix de poésie de l’Académie française et celui de la SGDL.

Il vient de publier une « Anthologie poétique amoureuse » dont Bernard Mazo rend compte.

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 14:05
Georges Navel :
« Travaux »



D’origine paysanne, mais ayant beaucoup travaillé sur les chantiers du bâtiment et en usine, Georges Navel raconte ses vies de journalier, de terrassier, de saunier ou d’ajusteur à travers ses romans autobiographiques.

Notamment dans "Travaux", témoignage d’un authentique écrivain prolétarien, autodidacte, communiste-libertaire, insoumis ayant le goût du bonheur et dont l’écriture charnue et souvent poétique chante la présence au monde.


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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 18:07

Poésie, nouvelles, romans, essais, revues...

Quelques lectures
Rançon du succès : c’est plus d’un livre par jour en moyenne qui arrive sur mon bureau. En dépit des contributions de divers amis critiques, tous ne peuvent faire l’objet d’un long développement ou d’un « dossier ». Je veux donc signaler de manière plus succincte certains d’entre eux, par quelques lignes qui, je l’espère, vous donneront envie d’y aller voir de plus près…
Les dernières concernent
Georges Cathalo,
Régine Ha-Minh-Tu,Joëlle Cuvilliez,Jean-Claude Tardif;Guy Goffette,Christian Authier,Luce Guilbaud,Laurent Mauvignier, etc.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:44

Laurent Mauvignier

« Des hommes »Mauvignier-L.jpg
« Des hommes » , roman de Laurent Mauvignier, est un des succès littéraires de ces derniers mois. La guerre d’Algérie et la détresse de soldats marqués à vie dans leurs têtes plus encore que dans leurs corps, en sont les vrais sujets. Avec tous ces mots qui faiblissent devant la réalité, mais auxquels le style rend leur efficacité.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:27
Georges Drano, le laboureur des mots
Avec la parution récente de son dernier recueil « Un mur de pierres sèches » ( Atelier La feugraie), Georges Drano franchit le seuil de cinquante années de création poétique, son premier recueil, « Le pain des oiseaux », datant de 1959. Un demi siècle consacré continûment à la poésie, a quelque chose de fascinant. Ici, un demi-siècle se voit jalonné de près d’une vingtaine de recueils élaborés au fil des années avec la patience du maçon qui élève, pierre après pierre, les murs de sa maison. Bernard Mazo en rend compte.

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:24
Bernadette Throo, portraitthroo-par-J-Basse.jpg
« Carnet d’une dendrophile »
Après « Mais souviens-toi du Paradis », Bernadette Throo publie « Carnet d’une dendrophile », une célébration des arbres et du monde végétal, mais aussi de la vie. En dépit des massacres du temps, elle demeure à l’écoute de « tous ces bonheurs de rien » et abrite en elle, plus que jamais, des « soleils têtus ».

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 17:42

Bernard Mazo :
une lecture de Jean Orizet


Chose promise, chose due : la collaboration de Bernard Mazo à Texture était annoncée, elle est effective : sa première chronique, consacrée à l'oeuvre de Jean Orizet est en ligne!


Poète, Bernard Mazo est aussi critique, souvent sollicité par diverses Orizet-200px.jpgpublications ou, pour animer des rencontres, par des manifestations littéraires. Il a par ailleurs collaboré à plusieurs hommages collectifs et colloques et est l’auteur de nombreuses chroniques. Il fut notamment codirecteur durant neuf ans de "Aujourd’hui poème" , collabora à "Sud", "Autre Sud"," Europe", "Arpa", "Qantara", etc.

Jean Orizet

Sous ce beau titre de « Le regard et l’énigme » , Jean Orizet a rassemblé l’ensemble de son œuvre poétique qui jalonne cinquante années d’écriture. Cette parution aux éditions Le cherche-midi, dont il fut le fondateur et l’animateur passionné, entre autre, avec la revue « Poésie1 », - est ô combien - bienvenue car elle rassemble un corpus poétique considérable ; elle nous permet de lire, ou relire, des textes figurant dans plus de quinze recueils, dont beaucoup étaient devenus introuvables bien que nombre d’entre eux aient été couronnés par de nombreux prix, dont les plus prestigieux : le Max Jacob en 1975, l’Apollinaire en 1982, Le Grand prix de l’Académie française en 1991.


Lire ici la critique de Bernard Mazo
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