« L’Autan des nouvellistes » avec Michel Baglin
« L’Autan des nouvellistes » − recueil réunissant dix-sept écrivains toulousains amoureux de l’histoire courte et publié par L’Atelier du Gué ([voir ci dessous) – a repris sa route pour la rentrée.
Il soufflera à Castelnaudary (Aude) le mardi 23 septembre à 20 heures, à la Médiathèque Georges Canguilhem (8 rue du Commandant Raynal. 11400 Castelnaudary. Tél : 04 68 94 58 49) avec pour invité Michel Baglin, auteur de près d’une trentaine de livres et aussi de l'une des nouvelles de ce recueil, qui dialoguera avec Martine et Daniel Delort, les éditeurs, et Anne Mazin, la bibliothécaire. <br />
Le 26 septembre, c’est à Flourens, à la salle des Fêtes à 18h30, que sera donnée une lecture montée par la Compagnie Les Cyranoïaques autour du recueil.
« L’Autan des nouvellistes»: dix-sept écrivains toulousains
Il manque quelques noms, certes, mais pour l’essentiel, les auteurs de Toulouse sont réunis dans ce recueil, « L’Autan des nouvellistes » , soit dix-sept écrivains amoureux de l’histoire courte. L’initiative en revient à l’Atelier du Gué, éditeur spécialisé dans la nouvelle et qui publie depuis de nombreuses décennies la revue Brèves, la plus importante en France consacrée à ce genre littéraire.
Ce genre, souvent considéré comme majeur (chez les Anglo-Saxons notamment) et paradoxalement assez mal connu au pays de Mérimée et Maupassant, offre aux écrivains une grande liberté et autorise bien des inventions formelles, qui a leur tour ouvrent des pistes à l’imagination.
Les auteurs de collectif, aux styles très divers, ne manquent pas de les emprunter. Mouloud Akkouche, par exemple qui prend prétexte de voix entendues par son héroïne pour investiguer le passé. Ou Jean-Jacques Marimbert qui réinvente les fantômes pour sonder les profondeurs de la détresse secrète. Cela peut être tragique, comme cet enfermement dans la lecture d’une femme condamnée raconté par Emmanuelle Urien, ou cette autre fin de vie brutale et poignante mise en scène par Frédérique Martin. Cela peut être beaucoup plus léger, voire facétieux dans le style de Julien Campredon. Relever du huis-clos avec Manu Causse ou nous entrainer dans un maquis de plein vent de Sardaigne ou de Corse avec Serge Pey et Michel Baglin. La nouvelle d’anticipation offre une lecture politique rétrospective de nos travers avec Alain Leygonie, l’histoire et l’Espagne franquiste s’invitent avec Francis Pornon, tandis que Jan Thirion ou Magali Duru nous proposent des ambiances plus noires ou polardeuses et qu’Hélène Duffau, à travers l’évocation d’une échauffourée entre marginaux, laisse deviner un désarroi plus vaste, celui d’une société.
Dans ces moments suspendus, le sens d’une vie se dévoile souvent (Didier Goupil), un bref épisode échangiste peut par exemple en dire plus long qu’il n’y paraît (Brice Torrecillas), ou la scène d’une destruction de photos raconter un désastre intime (Marie-Josée Bertaux). Le sens de la chute, souvent l’apanage de la nouvelle, ne manque pas à ces auteurs, comme nous le prouve encore Alain Monnier et sa « trace de l’ange » qui prend toute sa force dans les dernières lignes.
Certaines de ces histoires courtes se déroulent à Toulouse, d’autres dans la région, mais même situées ailleurs, le plus souvent s’y rattachent. Peu importe d’ailleurs où l’on situe le drame, la tranche de vie réaliste, la scène onirique ou le tableau, pourvu qu’on découvre dans ces pages assez d’universalité pour s’y retrouver en pays de connaissance.