Huis-clos dans le train de la mort
Arnaud Rykner vient de publier son sixième roman, « le Wagon » : huis-clos de l’épouvantable voyage vers la mort de déportés en route pour Dachau, en juillet 1944, ce récit témoigne du talent d’un auteur au style très assuré.
L’auteur ne raconte pas d’expérience, d’autant moins qu’il est jeune (né en 1966) : basé sur un fait historique, son impossible récit est évidemment d’imagination. Et c’est bien là le nœud de l’affaire. Car il fallait oser – et il fallait savoir – se glisser ainsi dans la peau douloureuse, torturée, de ceux qui ont été réellement placés face à l’extrême, confrontés à l’intolérable. C’était lever comme un tabou : « J’ai toujours su qu’écrire sur ça m’était interdit », déclare Arnaud Rykner, qui poursuit : « Je n’en avais pas le droit, mais il fallait que je le fasse, et je l’ai fait. »