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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 16:23
Paroles d’un chanson écrite il y a une trentaine d’années. A fait l’objet d’une publication (confidentielle) il y a 20 ans.
 
L'ordre
(chanson)
 
 
C'est le mur mitoyen qui cache le voisin,
le sentiment confit quand il a pris le pli.
C'est l'idée nivelée à hauteur de télé
et l'enfant aussi sage que son livre d'images.
C'est la femme éternelle figée dans ses dentelles,
le masculin dressé à parler singulier,
la solitude servie à la croisée des lits
et l'hiver infligé à ma moitié d'été.
C'est la photo qu'on prend croyant flouer le temps,
le mot désenchanté qui meurt dans nos clichés
et la facilité accordée aux idées
qui réchauffent chacun au feu des lieux communs.
 
C'est le trop de prudence qu'on oppose à la chance,
la porte refermée au nez de l'étranger
ou la foudre empêchée des émois mesurés.
C'est le monde qui naît dans le dos des benêts
quand ils le qualifient en riant d'utopie
et c'est le ridicule qui tue les incrédules
dès que la foi se veut gardienne du sérieux.
C'est le nom de poète quand on veut qu'il se prête
au jeu des réalistes pour qu'ils le discréditent,
le clown qui ne sait pas qu'il est le fou du roi.
C'est le gitan chassé par la crédulité
et les ailes coupées d'un oiseau disgracié.
 
C'est la putain giflée par la moralité
ou la virilité quand on frappe un « pédé »
et le vocabulaire quand on a laissé faire.
C'est le cancer qui naît où mordent les regrets
et le bon droit pour soi qui aligne les croix.
C'est la marche en avant par le détour des camps
et la nécessité d'avoir ses fusillés.
C'est la folle impatience à dresser les potences
et le signe de croix en haut du Golgotha
quand la foule en silence accepte la sentence.
 
Michel Baglin
 
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